Un laboratoire privé vendait des tests PCR négatifs pour 60 Euros. Alors que les montagnes du Népal sont rouvertes aux touristes, cette information fait craindre le pire quand à la réalité de l’épidémie dans le pays.
Alors que ce n’est plus un mais au moins deux alpinistes qui ont été évacués du camp de base de l’Everest à cause de leur contamination au covid-19, un scandale a été dénoncé ces jours-ci au Népal. Quelques 120 personnes ont été arrêtées à l’aéroport de Katmandou. Elles cherchaient à embarquer dans des avions en présentant de faux résultats négatifs de tests PCR (lien en anglais). Il s’agissait principalement de travailleurs désireux de quitter le pays.
Un faux test PCR au Népal pour 60 Euros
Pour quelques 60 Euros pièce, un laboratoire vendait un test PCR négatif à qui voulait bien l’acheter. Ces tests négatifs sont indispensables pour quitter le Népal. Mais ils sont aussi obligatoires pour voyager dans le pays, et notamment pour rejoindre Lukla. Porte d’entrée de la vallée de l’Everest. Ce phénomène n’est pas nouveau. Il y a quelques mois, la compagnie Nepal Airlines s’était vue infligé plusieurs semaines de suspension de vol par les autorités chinoises. A plusieurs reprises, des passagers supposément négatifs à leur départ du Népal s’étaient révélés positifs à leur arrivés à Hong-Kong.
Avec quelques 1.000 personnes aujourd’hui stationnées au camp de base de l’Everest, certaines qui vont et viennent dans toute la vallée, d’autres qui ne tarderont pas à repartir aux quatre coins du monde, l’empressement des autorités népalaises à faire redémarrer le tourisme de haute altitude est vivement critiqué. D’autant que la situation de la pandémie dans le pays n’est pas à l’amélioration. Plusieurs hôpitaux sont en grande difficulté pour faire face à l’afflux de patients. Autre source de polémique : la juxtaposition de faits qui interpellent. Plusieurs établissements du pays font état de difficultés d’approvisionnement en oxygène pour leurs malades. Dans le même temps, quelques 4.000 bouteilles d’oxygène destinées aux alpinistes patientent sagement au camp de base de l’Everest. La question de l’éthique et de l’industrie des expéditions est décidemment d’actualité ce printemps