Le chef du Parti communiste du Népal, KP Sharma Oli, a été élu dimanche au poste de Premier ministre par le Parlement de ce pays dévasté par un séisme en avril, et qui vient de se doter d'une nouvelle Constitution
Le chef de file du courant marxiste-léniniste unifié a recueilli 338 voix, contre 249 pour son rival le Premier ministre sortant Sushil Koirala. Ce dernier avait démissionné samedi, comme l'exigeait la nouvelle Constitution adoptée le 24 septembre.
"KP Sharma Oli a été élu au poste de Premier ministre du Népal", a annoncé au Parlement son président, Subash Chandra Nembang.
KP Sharma Oli, 63 ans, s'est engagé à accélérer la reconstruction du pays après le séisme qui a fait près de 8.900 morts en avril.
"Notre pays a été dévasté par le séisme. J'accélérerai le processus de reconstruction", avait-il déclaré aux parlementaires avant le vote.
Après l'adoption de la nouvelle Constitution le mois dernier, le président Ram Baran Yadav avait demandé aux partis politiques de choisir un candidat consensuel. Mais les partis ayant échoué à s'entendre avant la date butoir de jeudi, le processus d'élection d'un Premier ministre a été enclenché.
Sharma Oli est considéré comme un modéré au sein de son parti, et a promis de travailler avec les autres formations pour aider le pays à sortir de la pauvreté.
Il a été emprisonné durant 14 ans, à l'âge de 21 ans, pour avoir dirigé un réseau clandestin communiste qui cherchait à renverser le régime du roi Mahendra.
Après sa libération, il a rejoint le parti communiste du Népal dont il a franchi les échelons jusqu'à devenir le n°2 de l'opposition au parlement en 1999. Il a perdu son siège en 2008 avec la victoire aux élections des ex-rebelles maoïstes, avant de revenir en 2013 avec le retour en force de son parti aux élections de 2013.
Il a, selon de nombreux commentateurs, joué un rôle important dans la conclusion d'un accord entre les partis sur une nouvelle Constitution.
Elle remplace un texte provisoire mis en place après l'abolition de la monarchie en 2006, au terme d'une insurrection maoïste qui a fait plus de 16.000 morts en dix ans.
Le texte a été finalisé en août dans le cadre d'un accord historique conclu entre les principaux partis, pressés par la population de s'entendre depuis le séisme meurtrier du 25 avril.
Il a cependant provoqué des heurts dans le sud du pays où 40 personnes ont été tuées dans les violences entre policiers et manifestants représentant des minorités ethniques.