mardi 27 septembre 2022

Journée noire au Manaslu

 Notre ami Tsering est à Manasula. Nous sommes en attente de ses nouvelles



 
 

Journée noire au Manaslu

 
Par La rédaction
Publié le 26 septembre 2022 à 17:26
 
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L'ambiance est irrespirable sur le Manaslu aujourd'hui. D'un côté, la chute de la skieuse américaine Hilaree Nelson sous le sommet ; de l'autre, une avalanche sous le camp 4, faisant au moins une victime.


manaslu-camp-de-base-Purnima-Shrestha
Le camp de base du Manaslu ce matin. © Purnima Shrestha


Avalanche et chute fatales


Ce matin du lundi 26 septembre, une importante avalanche s'est produite sous le camp 4, emportant une dizaine de Sherpas préparant la voie en vue d'un prochain summit push. Les dernières informations des médias népalais (Himalayan TimesKathmandu PostEverest Chronicle), font état d'un mort – le Népalais Anup Rai, de l'agence Satori Adventures – et de 4 blessés dans un état critique. Deux d'entre eux ont été évacués depuis le camp 3, mais les secours aériens mobilisés ont ensuite été entravés par le mauvais temps. Deux autres ont depuis été ramenés au camp 2, alors que des Sherpas sont vraisemblablement montés depuis les camps 1 et 2 pour venir en aide aux avalanchés.

Chhang Dawa Sherpa a indiqué que deux Sherpas de son agence Seven Summit Treks étaient grièvement blessés, tandis que Mingma Gyalje Sherpa a expliqué que les 5 Sherpas de son agence Imagine Nepal pris dans l'avalanche étaient désormais hors de danger. Nirmal Purja, patron de l'agence Elite Exped, ainsi que Lakpa Sherpa, de 8K Expeditions et Pioneer Adventure ont déclaré que tous leurs guides et leurs clients étaient sains et saufs. D'après Alan Arnette, qui rappelle l'antécédent de 2012, les équipes de Furtenbach Adventures, Climbing the Seven Summits, Madison Mountaineering, et Wild Yak sont également en sécurité. Alors que la nuit est tombée au Népal, la situation est toutefois incertaine et le bilan, provisoire.

En parallèle de quoi, les skieurs d'altitude Hilaree Nelson et Jim Morrisson, connus pour leur première descente à skis du Lhotse en 2018, se sont élancés du vrai sommet du même Manaslu, également ce matin. Hélas, selon le Himalayan Times, Hilaree Nelson est depuis portée disparue. D'après le média népalais, la cheffe du team d'athlètes The North Face serait tombée dans une crevasse, juste au-dessus de l'antécime. D'autres sources font état d'une chute sur le très raide versant Bhimathan de la montagne.



Des conditions dangereuses


La Norvégienne Kristina Harila et les Népalais Pasdawa Sherpa et Dawa Ongju Sherpa ont ouvert la voie le 21 septembre, cochant leur douzième sommet dans leur quête du record des 14 8 000 en moins de six mois. Dans son rapport, Harila faisait déjà état de conditions avalancheuses sur la montagne en montant vers le camp 4 et sur l'arête finale. « Je dois dire qu'il n'est pas facile d'atteindre ne serait-ce que l'antécime dans ces conditions », écrivait-elle hier. La veille, Tendi Sherpa capturait cette impressionnante rupture du glacier situé juste au-dessus du camp de base
 
 

Journée noire au Manaslu

 
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Publié le 26 septembre 2022 à 17:26
 
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L'ambiance est irrespirable sur le Manaslu aujourd'hui. D'un côté, la chute de la skieuse américaine Hilaree Nelson sous le sommet ; de l'autre, une avalanche sous le camp 4, faisant au moins une victime.


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Le camp de base du Manaslu ce matin. © Purnima Shrestha


Avalanche et chute fatales


Ce matin du lundi 26 septembre, une importante avalanche s'est produite sous le camp 4, emportant une dizaine de Sherpas préparant la voie en vue d'un prochain summit push. Les dernières informations des médias népalais (Himalayan TimesKathmandu PostEverest Chronicle), font état d'un mort – le Népalais Anup Rai, de l'agence Satori Adventures – et de 4 blessés dans un état critique. Deux d'entre eux ont été évacués depuis le camp 3, mais les secours aériens mobilisés ont ensuite été entravés par le mauvais temps. Deux autres ont depuis été ramenés au camp 2, alors que des Sherpas sont vraisemblablement montés depuis les camps 1 et 2 pour venir en aide aux avalanchés.

Chhang Dawa Sherpa a indiqué que deux Sherpas de son agence Seven Summit Treks étaient grièvement blessés, tandis que Mingma Gyalje Sherpa a expliqué que les 5 Sherpas de son agence Imagine Nepal pris dans l'avalanche étaient désormais hors de danger. Nirmal Purja, patron de l'agence Elite Exped, ainsi que Lakpa Sherpa, de 8K Expeditions et Pioneer Adventure ont déclaré que tous leurs guides et leurs clients étaient sains et saufs. D'après Alan Arnette, qui rappelle l'antécédent de 2012, les équipes de Furtenbach Adventures, Climbing the Seven Summits, Madison Mountaineering, et Wild Yak sont également en sécurité. Alors que la nuit est tombée au Népal, la situation est toutefois incertaine et le bilan, provisoire.

En parallèle de quoi, les skieurs d'altitude Hilaree Nelson et Jim Morrisson, connus pour leur première descente à skis du Lhotse en 2018, se sont élancés du vrai sommet du même Manaslu, également ce matin. Hélas, selon le Himalayan Times, Hilaree Nelson est depuis portée disparue. D'après le média népalais, la cheffe du team d'athlètes The North Face serait tombée dans une crevasse, juste au-dessus de l'antécime. D'autres sources font état d'une chute sur le très raide versant Bhimathan de la montagne.



Des conditions dangereuses


La Norvégienne Kristina Harila et les Népalais Pasdawa Sherpa et Dawa Ongju Sherpa ont ouvert la voie le 21 septembre, cochant leur douzième sommet dans leur quête du record des 14 8 000 en moins de six mois. Dans son rapport, Harila faisait déjà état de conditions avalancheuses sur la montagne en montant vers le camp 4 et sur l'arête finale. « Je dois dire qu'il n'est pas facile d'atteindre ne serait-ce que l'antécime dans ces conditions », écrivait-elle hier. La veille, Tendi Sherpa capturait cette impressionnante rupture du glacier situé juste au-dessus du camp de base.


Peu après le même jour, Sanu Sherpa atteignait également le vrai sommet. Le Népalais aux deux fois 14 8 000, est retourné au Manaslu pour intégrer la liste remise à jour par l'équipe de 8000ers. L'an dernier, le 8 000 népalais connu pour son accessibilité avait été le théâtre d'une certaine confusion, des images de la zone sommitale ramenées par un drone prouvant clairement que la grande majorité des ascensionnistes n'atteignaient pas le vrai sommet.



Un Manaslu noir de monde


Après l'Everest au printemps et le K2 à l'été, on s'attendait à une saison dantesque sur le Manaslu (8 163 m) cet automne. Ça n'a pas manqué. Avec 404 permis étrangers pour la huitième plus haute montagne du monde – sans compter les presque aussi nombreuses équipes de soutien, il a suffi de conditions délicates, avec d'importantes chutes de neige ces quinze derniers jours, pour enrayer la machine pourtant bien huilée des expéditions commerciales, qui s'est clairement emballée depuis le printemps 2021 avec la montée en puissance des agences locales. Sur le seul Manaslu cet automne, ce sont près de 368 000 euros qui rentrent dans la poche de l'État népalais avec les permis.

Les Français Hélias Millerioux, Charles Dubouloz et Symon Welfringer sont de leur côté partis pour une tentative sur le pilier ouest. Mais, dans leur processus d'acclimatation, ils avaient prévu de monter jusqu'au camp IV de la voie normale. Cet après-midi, Hélias indiquait : « Il y a eu une grosse avalanche entre C3 et C4. Nous étions au C2. Nous allons continuer de nous acclimater doucement et prudemment. Une pensée aux alpinistes blessés et disparus sur le Manaslu. »