Népal-Tibet : la nouvelle route officielle est ouverte
Après près de deux ans et demi de fermeture, la Chine
et le Népal ont officiellement rouvert aux voyageurs, fin août, le (seul) point
de passage terrestre entre les deux pays. Une très bonne nouvelle pour accéder
à la région autonome du Tibet depuis le Népal. Et une surprise pour les
nouveaux prétendants…
Depuis le tremblement de terre
d’avril 2015, le poste frontière de la célèbre « route de l’amitié » reliant
Katmandou à Lhassa depuis les années 1960 (980 km tracés via les gorges de
Nyalam, Tingry Shegar et Shigaste) était resté fermé aux voyageurs
occidentaux, suite à des éboulements majeurs. Concrètement, depuis le Népal
: fin des accès « directs » sur le camp de base nord de l’Everest.
Fin des approches en véhicule sur le mont Kailash et la région
historique du Gugé (Ngari). Les zones les plus spectaculaires et les plus
courtisées du tourisme au Tibet, très accessibles depuis Katmandou, ne
passaient plus que par un accès terrestre via... Lhassa.
Un nouveau point de passage
Une situation délicate ? Le 28 août dernier, le bureau
du Tourisme tibétain a officiellement mis fin à cette situation. Et surprise :
le point de passage frontière a changé. Exit le post frontière de
Khodari (Népal) / Zang Mu (Tibet). La nouvelle
"porte" transhimalayenne est située entre Rasuwa Ghadhi (Népal) et
Kyirong (Tibet), 70 km plus à l’ouest, sur la rivière Trisuli, entre les
massifs du Langtang et du Ganesh Himal.
Il faut cinq à six heures pour parcourir les
130 km depuis Katmandou jusqu’à la frontière chinoise, sur une route asphaltée
à plus de 80 %. Et dont la partie finale est baptisée Pasang Lamu Highway,
en hommage à la première femme sherpa à atteindre le sommet de l’Everest. Coté
chinois ? Le poste frontière est « upgradé », flambant neuf. Et la route, qui
remonte vers le chef-lieu du district de Kyirong (historiquement un haut lieu
de l’exil tibétain depuis 1959) et le lac Peiku Tso et est totalement
revêtue. Ce nouveau point d’entrée est à la fois une très bonne
nouvelle et une surprise. Le gouvernement chinois est resté discret sur sa
décision de ne pas réhabiliter la route historique des gorges de Nyalam et le
village frontière de Zang Mu, pourtant plus directe et moins exposés que celle
de Kyirong.
© Jean-Marc Porte
Les conditions d’obtention de visas et de
permis dans la région autonome du Tibet ne changent pas d’un iota. Il est
toujours impossible de voyager au Tibet autrement que via un groupe constitué
dans le cadre d’une agence, qu’elle soit népalaise ou Tibétaine.