jeudi 11 septembre 2025

Résumé des événements au Népal

 Il fallait que cette situation éclate. Je vais tenter de résumer les événements des derniers mois.


Depuis des années, des milliers de Népalais quittent leur pays pour trouver du travail à l’étranger. Actuellement, près de 2 000 personnes partent chaque jour. Le gouvernement semble s’en satisfaire : ces travailleurs envoient leur salaire au Népal pour faire vivre leurs familles, ce qui alimente l’économie locale sans nécessiter d’investissement public. Une aubaine pour les dirigeants.


Depuis longtemps, ce sont les mêmes hommes, champions de la corruption, qui contrôlent le pouvoir. Ils bloquent l’accès des jeunes à la politique par peur de perdre leurs privilèges. Leurs propres enfants, eux, vivent à l’étranger comme des rois, posant sur les réseaux sociaux dans des hôtels de luxe, des restaurants haut de gamme ou devant des boutiques de grandes marques, chargés de sacs coûteux.


Pendant ce temps, les jeunes restés au pays peinent à payer leur loyer, à se nourrir correctement, à financer leurs études ou à soutenir leur famille. Ils regardent, impuissants, les images de cette jeunesse dorée affichant une vie de pacha.


Ces derniers jours, la tension est montée. Une manifestation pacifique de jeunes, âgés de 14 à 30 ans, a été organisée dans la capitale. Pour tenter de l’étouffer, le gouvernement a coupé les réseaux sociaux : il voulait à la fois empêcher la coordination de la mobilisation et faire disparaître les images de la vie luxueuse de ses proches.


Malgré tout, la manifestation a eu lieu, sans partis politiques ni adultes impliqués. Quelques débordements ont pu survenir, mais rien ne justifiait que le gouvernement ordonne de tirer à balles réelles sur des adolescents et de jeunes adultes.


Le lendemain, la colère a éclaté : maisons de responsables politiques incendiées, bureaux administratifs et postes de police en flammes, dirigeants passés à tabac. Le Premier ministre a fui comme un rat au Qatar. Certains politiciens sont aujourd’hui en prison, d’autres ont été lynchés par la foule.


Depuis, le calme revient. Les jeunes nettoient les rues et aident l’armée à remettre de l’ordre. Les touristes peuvent venir sans crainte : les Népalais savent accueillir les étrangers. Au contraire, c’est maintenant qu’il faut visiter le pays pour relancer la saison touristique et soutenir l’économie locale.


L’avenir reste incertain. Le gouvernement est à terre, mais le peuple doit se prendre en main. De nombreux Népalais partis étudier l’économie, la politique ou la médecine à l’étranger ont longtemps critiqué leur pays depuis la distance. Ils avaient raison. Mais viendront-ils aider à reconstruire ? Beaucoup mènent aujourd’hui une vie confortable : bon salaire, logement agréable, écoles pour leurs enfants. Ils prient peut-être pour les jeunes morts lors des manifestations, mais combien prendront l’avion pour secourir le pays ?


Le Népal n’a pas d’accès à la mer : il ne partage ses frontières qu’avec l’Inde et la Chine. S’il n’y a pas d’océan, il y a pourtant des “requins” prêts à se repaître de ce territoire fragilisé.


Je reste pourtant optimiste. Le peuple népalais est courageux et a besoin de responsables politiques jeunes et intègres. Et nous, visiteurs, pouvons les aider : en allant au Népal, en faisant vivre les porteurs, les guides, les hôtels, les transports et les commerces. On va au Népal pour ses montagnes, mais on y retourne pour sa population.