vendredi 20 décembre 2013

le Bouddha de Garimundi


Le Bouddha de Garimundi



L’histoire de ce Bouddha commence en septembre 2007, c’était mon premier voyage dans le village de Garimundi, j’étais la curiosité du village : c’était la première fois que certains voyaient une personne étrangère venir jusqu’au village. Un soir pendant le repas avec les sages (les responsables du village) j’avais demandé ce que le village désirait avoir prochainement, je m’attendais à ce qu’ils répondent « l’électricité », mais non. Ils souhaitaient la construction d’un temple, car autour de ces villages le premier temple se trouvait à plus d’une heure trente à pied.
 Sans l’exprimer, je sentais bien qu’ils cherchaient un partenaire pour ce projet.
 C’était en 2007, l’association Little World Népal France n’avait pas encore vu le jour.
Pendant cette soirée, je me suis dit qu’un jour, j’apporterai mon soutien à ce projet…

En 2009, l’association a été créée, et s’est tournée vers des projets éducatifs.

En 2012 ; lors d’un nouveau voyage avec un groupe de Bretons, le village voisin de celui d’Umesh  nous a invités à venir visiter leur nouveau temple.


 La population s’était cotisée pour cette construction, qui n’avait rien à voir avec les temples de Lumpini ou ceux que l’on peut voir dans la ville de Kathmandou. C’était seulement une pièce faite de briques, pierres et bois avec deux Bouddhas en bois sur un autel fait en planches de récupération.
Je me suis souvenu de ma promesse de 2007. L’association, forte de ses 4 années d’existence, ne se considère nullement comme missionnaire, nous nous devons de respecter leur culture, leurs traditions. Nous sommes là pour leur apporter un petit plus dans les études des jeunes et une amélioration des conditions de vie, comme par exemple le financement de l’ambulance. L’achat d’un Bouddha et la remise de celui-ci fait partie des choses que nous pouvons faire.
 Il y a eu, en août 2013 à l’abbaye de St Jacut de la Mer une excellente conférence sur le thème  “Chretiens et musulmans, quel dialogue possible?” animée par le Père Christophe Roucou, directeur du service pour les relations avec l’islam. (http://www.eglise.catholique.fr/eglise-et-societe/relations-avec-l-islam/la-fraternite-a-tout-prix-par-le-pere-roucou.html)
Il a expliqué le pourquoi de l’évolution de la religion musulman et le déclin de la religion catholique, sans reprendre l’ensemble de sa théorie que vous pouvez trouver dans son livre  “Le prêtre et l'imam “ quelques exemples : il n’y a pas si longtemps en France les églises étaient un lieu de rassemblement le dimanche dans les villes et villages, le reste de la semaine elles étaient ouvertes pour permettre aux personnes le souhaitant de venir s’y recueillir, prier ou pour rencontrer un prêtre. « C’était le bon vieux temps » vont dire certains si j’évoque le fait qu’après la messe du dimanche, les hommes se retrouvaient au café, autour d’un  verre, pour faire leur tiercé ; les dames avaient sorti leur toilette du dimanche, prenaient le temps de discuter, pendant que les enfants  prenaient plaisir à salir leurs costumes avant que ces derniers ne soient de nouveau accrochés dans la penderie de la chambre pour les 6 prochains jours.
 Allez trouver une église ouverte tous les jours de la semaine maintenant !!  Avoir un entretien avec un prêtre!! Avoir une messe tous les dimanches dans son propre village!!  C’est désormais mission impossible… Maintenant, les églises sont plus souvent fréquentées pour le plaisir de la visite, la découverte de l’architecture plutôt que pour aller prier…
 Une Mosquée est toujours ouverte, et vous trouverez toujours quelqu’un pour vous écouter, il y aura toujours du monde à l’intérieur… Ce qui n’est plus le cas pour nos églises.

Revenons à Garimundi,  ce petit village proche du Tibet, qui dispose maintenant d’un petit temple, où sont présents trois Bouddhas ; dont celui offert en octobre dernier. Il a été choisi par des moines bouddhistes car chaque représentation de bouddha a des significations différentes, et l’année prochaine une grande cérémonie lui sera consacrée.  Plusieurs moines seront présents pour cet évènement, pour lui donner une grande valeur spirituelle. Nous respectons leur culture et si ce bouddha peut apporter de bonnes relations dans le village, lui permettre de garder un esprit familial, de permettre aux gens de pratiquer leur religion (ou philosophie) quand ils le souhaitent ; de se rencontrer toutes générations confondues, je pense que ce BOUDDHA sera très utile a Garimundi et je suis heureux de l’accueil que ce présent a eu auprès de la population. Et, pour éviter tout malentendu, j’ai préféré assurer à 100 %, sur mes fonds personnels, cet achat ; qui respecte leur culture et leur a fait plaisir.
 De mon côté, je suis persuadé que dans toutes religions, il y a des choses positives et aussi négatives ; et notre histoire de France le prouve…
 J’ai donné sans espérance de retour, une action que l’on retrouve dans les paroles de Bouddha, comme on peut trouver celle-ci « Ne pas juger les autres, avant de se  juger soi-même »

Merci à toutes les personnes qui me soutiennent dans mes actes. Merci également aux autres.


                                                                                                    Claude Feillâtre