dimanche 12 mars 2023

Le Népal bannit les randonnées en solo pour des raisons de sécurité

 Les randonneurs qui réalisent un trek devront engager un guide de montagne à partir du 1er avril.

Pour partir à la conquête des montagnes de l'Himalaya au Népal, il faudra désormais être accompagné. À partir du 1er avril, les randonneurs ayant prévu de réaliser un trek dans un parc national devront engager un guide ou un porteur agréé, a annoncé le 7 mars l'office de tourisme du pays. «Cette décision a été prise dans l'intérêt des touristes, a déclaré à l'agende de presse API son directeur Maniraj Lamichhane. Lorsqu'ils partent en randonnée en solo, les touristes se perdent souvent et peuvent faire face à des insécurités. Afin d'atténuer cela, nous avons pris la décision d'interdire les randonnées en solo.»

Chaque année, en effet, de nombreux randonneurs qui s'aventurent dans les montagnes himalayennes disparaissent, meurent ou se blessent à cause des avalanches, des blizzards et du mal des montagnes. Des risques aggravés par le réchauffement climatique. Le camp de base de l'Everest a ainsi dû être déplacé de 400 mètres en 2022 en raison de la fonte du glacier du Kumbu.

Plus d'un randonneur sur dix part en solitaire

La mesure était envisagée depuis plusieurs années. En 2012, déjà, les professionnels du tourisme réclamaient sa mise en place aux autorités à la suite d'attaques dont ont été victimes des étrangers. Mais le projet, maintes fois reporté, a fini par être abandonné. En 2017, l'escalade des montagnes en solo, y compris du mont Everest, a été interdite, là aussi pour réduire les accidents.

L'intérêt de la nouvelle mesure est également économique, puisqu'il va potentiellement permettre à 40.000 Népalais d'obtenir un emploi. Les guides facturent en général leur journée entre 25 et 50 dollars, des frais qui peuvent s'élever jusqu'à 200 euros par jour pour les treks les plus longs et difficiles. En 2019, parmi les 400.000 touristes qui ont visité les parcs nationaux, plus d'un sur dix (46.000) l'a fait en solitaire.

En solo ou accompagnés, les trekkeurs doivent toujours se munir d'une carte TIMS (Trekkers Information Management System) avant de s'engager sur les sentiers. Obligatoire, elle s'achète auprès de l'office de tourisme de Katmandou ou d'agences de trek agréées et coûte 15 euros. Cette carte a pour but d'assurer votre sécurité lors de votre trek, en cas d'accident par exemple, grâce aux informations que vous aurez communiquées (date d'arrivée et de départ, itinéraire, numéro de téléphone, etc.).